Le processus coronoïde : il s’agit d’une pointe osseuse sur l’ulna (cubitus chez l’homme). Il existe 2 processus coronoïdes chez le chien, un médial et un latéral. Le processus coronoïde médial est celui pouvant être sujet à une pathologie osseuse, source de boiterie. En effet, il reçoit le poids et les contraintes de la partie médiale de l’humérus.
La fragmentation du processus coronoïde médial (FPCM) : il s’agit d’une anomalie de l’articulation du coude chez le chien, le plus souvent chez les races de grandes tailles. Pendant la croissance de l’animal ou à l’âge adulte, des fissurations voire même des fractures complètes de ce processus entrainent l’apparition d’une inflammation de l’articulation du coude (synovite), génératrice d’inconfort et de douleur et donc d’une boiterie. Il faut savoir que cette pathologie est la 1ère cause de boiterie du membre thoracique chez les chiens de grande taille. On note une plus grande fréquence chez les races pures. Certaines races sont prédisposées à cette pathologie comme les retrievers, les bouviers, les rottweilers, les boxers… La FPCM est une des maladies classées dans la dysplasie du coude (avec la non union du processus anconé, l’incongruence du coude, l’ostéochondrite disséquante de l’humérus distal, et certaines lésions de l’épicondyle).
Le diagnostic repose sur les éléments épidémiologiques (race, jeune chien) et clinique (boiterie d’un ou des 2 membres thoraciques, pouvant être chronique). Pour confirmer le diagnostic, les radiographies ne permettent pas en général de voir les lésions du processus coronoïdes, car elles sont de petites tailles. La radiographie permet souvent de voir les lésions secondaires : arthrose, sclérose de l’os sous chondral. L’examen de choix reste l’examen scanner. Il permet une appréciation précise et fine des structures osseuses.
Cette affection se traite par arthroscopie (caméra à l’intérieur de l’articulation). Le but d’une arthroscopie de coude chez le chien est une exploration visuelle de l’articulation mais cette intervention permet aussi d’opérer des lésions intra-articulaires avec une grande précision. Il faut noter que la fragmentation du processus coronoïde médial chez le chien constitue la 1ère indication d’une arthroscopie. L’arthroscopie nécessite un matériel sophistiqué, c’est pourquoi ce type d’intervention est essentiellement réalisé dans des cliniques spécialisées et par un spécialiste.
Lorsque l’indication d’une arthroscopie est établie, le pronostic de cette intervention est favorable (90% en moyenne chez les jeunes chiens, 70-80% chez le chien adulte) et les complications restent rares. Il est possible que la chirurgie ne fonctionne pas et n’améliore pas la condition de l’animal dans les 10 à 30% des cas décrits Un repos strict de 6 semaines est recommandé.
L’exercice étant limité aux seules sorties sanitaires en laisse, 3 fois par jour pendant 5 à 10 minutes maximum.